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En 1912, Londres,
Paris, Marseille connaissent des meurtres suspects. Des femmes vampires
auraient-elles survécu à la traque de Van Helsing ? Adaptation BD de la
suite officielle du Dracula de Bram Stoker…
L'histoire : En 1912, un vieux
toxicomane se réveille de son dernier trip, un peu speed. Il n’a pas vu
le temps passer, il va rater son train pour Marseille. Il panique,
s’agite et l’attrape in extremis. A bord, son allure négligée lui vaut
un contrôle serré. Après vérification des papiers, il est effectivement
médecin et a donc le droit de transporter de la morphine. Il affirme se
rendre à Marseille pour y soigner un patient atteint de « troubles de la
personnalité »… Une fois dans la citée phocéenne, de nuit et sous une
pluie diluvienne, il se faufile à l’intérieur d’une riche propriété.
Puis il grimpe sur le balcon de la villa. Par l’entrebâillement du
volet, il observe le jeu érotique et barbare de 3 nymphes sexys. Dans
une ambiance festive, elles écorchent à mort une jeune femme apeurée et
se repaissent de son sang. Tapi dans l’obscurité de la nuit, l’homme se
considère trop exposé : il préfère se replier et attendre le jour pour
planter son couteau en argent dans le cœur des créatures. Il a néanmoins
le temps d’apercevoir un tract pour une pièce de Shakespeare donnée le
lendemain à Paris, avec le célèbre acteur Basarab. Sa présence est alors
détectée par les créatures, qui en concluent quant à elles devoir
activer leur retraite…
Ce Dracula là (itou) n’est
pas une énième version de l’histoire du célèbre vampire de Bram Stocker.
Il s’agit précisément de sa suite, romancée en 2009 par l’arrière-petit
neveu de l’écrivain, Dacre Stocker, épaulé par Ian Holt et ratifié par
la famille Stoker. Le scénariste Michel Dufranne adapte ici a priori
fidèlement ce roman (que nous n’avons pas lu), en une trilogie coéditée
par Casterman et Michel Lafon. L’histoire reprend en 1912, et remet en
scène des chasseurs de vampires qui aspiraient à une retraite paisible.
Ils se retrouvent à devoir assurer un nouveau nettoyage en règle des
monstruosités peuplant l’humanité. Sous les crayons de Piotrek Kowalski,
les monstruosités en question sont néanmoins fort affables : il s’agit
de jeunes femmes sexys et nymphomanes, dont la nature démoniaque fut
héritée de l’authentique comtesse Bathory. Les encrages de Kowalski sont
très élégants, notamment lorsque les séquences semi-obscures lui
offrent de jouer avec les masses noires. La narration de Dufranne
demande en revanche une pointe de concentration, en raison d’un léger
manque de liant, des nombreux personnages et des patronymes convergents.
Ce premier tome reste néanmoins une mise en bouche agréable, pour un
récit classique de l’épouvante…

