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La nuit, quand il entend frapper à la porte, Fernand prend peur. Pourtant, il ne devrait pas : c'est un vampire. Mais c'est comme ça. Quand il découvre que c'est sa petite amie qui décide de revenir à la maison, il est rassuré. Mais comme rien n'est simple, ils se chamaillent. Alors, Fernand reste tranquille chez lui avec Imhotep. Imhotep, c'est son chat. Un drôle d'animal qui raffole du fromage et miaule comme un sauvage si son maître lit trop souvent Marcel Proust… Quel curieux vampire, ce Fernand ! Il mord d'une seule dent afin que ses victimes croient à une piqûre de moustique. Il adore les chanteurs morts. Heureusement qu'il dort dans un cercueil : sinon, on pourrait se demander s'il est vraiment un vampire… Un jour, Fernand croise la route d'Aspirine, une jolie consœur qui craque pour son style "ringard". Seulement, quand elle décide de venir partager son cercueil, Fernand râle un peu. Comme il dit, "ça fait même pas une nuit que je suis célibataire, alors ! j'aimerais bien être un peu tranquille"…
Les amateurs de Joann Sfar connaissaient déjà son Petit Monde du Golem et son adorable Petit Vampire. Cette fois, ils font connaissance avec…Le Grand Vampire. Une nouvelle série qui vient enrichir un univers déjà foisonnant, et où l'on retrouve ce personnage séduisant de vampire humaniste qu'est Fernand. Le fantastique de Sfar est imprégné de tendresse, d'humour, de vague à l'âme et, mine de rien, de philosophie. Sfar dessine sans jamais s'arrêter, et son imaginaire semble courir à la même vitesse que son crayon. Chez lui, tout concourt à plonger le lecteur dans un ravissement mêlé de jubilation : les cases aux contours tremblés, le trait jeté et hachuré, la palette délicieuse des couleurs, les ambiances nocturnes gentiment inquiétantes, le mélange de loufoquerie et de gravité qui caractérise ses histoires. Bref, Sfar a beau n'avoir que trente ans, il s'impose déjà comme un auteur qui compte dans la bande dessinée d'aujourd'hui. Ceux qui ne le connaissent pas encore ont tout intérêt à le découvrir sans tarder : compte tenu du rythme de parution de ses albums, il sera bientôt difficile de lire son œuvre dans son intégralité… En tout cas, pas la peine de faire comme Fernand : au contraire, mieux vaut mordre à pleines dents dans ses BD. Jubilation et bonheur contagieux garantis… --Philippe Actère